Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020
Propos recueillis par Gérard Dévaud | Photo: LDD
Dans le numéro de mai-juin, nous présentions la vie en temps de confinement au home les Mouettes. Depuis, les restrictions se sont heureusement assouplies pour tous. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Mme Angélique Gander, responsable de l’animation du home, pour qu’elle nous parle des changements que ce confinement a occasionnés.
Comment s’est passée la mise en place des restrictions à l’annonce, brutale, du confinement ?
Etonnamment, j’ai plutôt bien vécu cette période, même si les restrictions allaient à l’encontre de nos valeurs professionnelles : favoriser la vie sociale, ouverture vers l’extérieur, proximité, etc. Les premières semaines furent assez difficiles : il y avait beaucoup de choses à assimiler : les restrictions, les annulations d’activités, les nouvelles directives à mettre en œuvre… Mais heureusement, grâce à l’investissement de toute l’équipe d’animation, mais aussi au service technique, à l’équipe des soins, de la cafétéria et du nettoyage que je remercie, nous avons pu rebondir rapidement pour que tout se passe pour le mieux.
Est-ce que ça a perturbé la vie des résidents ?
Evidemment, même si, par chance, nous n’avons pas eu de cas de Covid chez nous. Ainsi, les résidents n’ont pas été contraints de rester dans leur chambre comme dans d’autres établissements. Ils ont pu continuer de circuler dans la maison, manger ensemble et vivre certaines activités en petits groupes, dans le respect des règles de distanciation et d’hygiène recommandées. Mais je trouve que les résidents se sont bien adaptés à cette situation particulière.
Des animations différentes
La programmation des animations a certainement été modifiée ?
Bien sûr. Ce fut un challenge pour nous car il a fallu créer une nouvelle dynamique : finis les grands groupes et les sorties ! Pour certaines animations, nous les avons proposées en trois groupes parallèles pour limiter le nombre de participants. Nous avons par exemple supprimé les animations de cuisine. Nous n’avons également, pour l’instant, plus le droit d’avoir d’intervenants extérieurs (musicothérapeute, zoothérapeute, physio, etc.), ce qui évidemment change la dynamique. Par contre, nous avons développé les contacts personnels et les temps d’échanges.
Quelles nouveautés avez-vous proposées ?
Entre autres nouveautés, il y a eu l’atelier écriture de cartes et de lettres aux proches. Comme ceux-ci ne pouvaient plus venir en visite au home, nous avons aussi mis sur pied des « rencontres virtuelles » par vidéo, ce qui a été apprécié par les résidents et leurs familles. Nous avons ainsi réalisé plus de 150 appels vidéos ! Mais à présent que les visites sont à nouveaux autorisées, ces appels vidéos n’ont pas cessé, mais la demande a diminué. Nous en faisons encore et probablement que nous maintiendrons cette possibilité pour les proches vivant à l’étranger ou habitant loin de la région. Il y a également eu, comme nouveauté, l’espace bien-être avec soins au visage, aux ongles, détente… Même si c’est surtout les dames qui sont venues à ces espaces, nous avons également accueilli quelques messieurs ! Comme les messes ont été supprimées, nous avons proposé de répondre au besoin spirituel des gens par un temps de prières, par groupes, à raison d’une fois par semaine.
Vous avez aussi accueilli des groupes de musiciens dans le jardin ?
Oui ! Et ce qui est génial, c’est que cette belle initiative est venue de l’extérieur, de la fanfare la Villageoise de Rueyres-les-Prés qui est venue la première avec cinq musiciens. Ensuite, d’autres sociétés se sont proposées, si bien que presque chaque week-end, nous avons eu le plaisir d’avoir un petit concert sous nos fenêtres !
Depuis quelques semaines, les visites sont à nouveau autorisées. Comment cela se passe-t-il ?
Très bien mais trop court ! Les résidents sont heureux de pouvoir revoir leurs proches. Nous avons aménagé une pièce vers l’entrée du home. Bien que les personnes soient séparées par un plexiglas, l’aménagement chaleureux de la pièce avec plantes et tableaux permet un contact agréable. Mais c’est vrai que 30 minutes, « ça passe trop vite » comme nous disent les résidents !
Jusqu’à fin mai, ce sont les jeunes de la Protection civile qui ont géré ces visites. Merci à eux !
Pour terminer, que retenez-vous de cette expérience ?
Au final, malgré les nombreuses restrictions, nous avons beaucoup appris durant cette période et garderons certaines choses par la suite.