Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020
Par Claude Jenny | Photo: pixabay
« Toutes ces souffrances n’auront servi à rien si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, non pas en paroles, mais dans les faits » a dit le pape François.
Durant toute la pandémie, le souverain pontife a été fidèle à lui-même : il a payé de sa personne, multipliant les gestes et les paroles de soutien. Mais aussi les invitations à imaginer un monde différent et une Eglise qui soit davantage à son image : généreuse, pétrie de justice sociale, innovante, etc.
Ici, le message n’a guère été entendu. Les centaines d’heures de vidéo-conférences n’ont pas servi à ouvrir le débat et à faire jaillir beaucoup d’initiatives qui feraient penser que l’Eglise a profité de ce « temps d’arrêt » pour façonner une post-pandémie. Qui la verrait devenir une actrice plus importante pour bâtir, comme nous y invite le Pape, une société meilleure. Passées la torpeur estivale et les sacro-saintes vacances, on peut toutefois espérer un regain d’initiatives. Car les seules conséquences socio-économiques de la pandémie vont faire des ravages et laisser nombre de nos frères et sœurs sur le carreau. Déjà, les images de distributions de nourriture dans les principales villes du pays ont frappé les esprits. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg de la précarité qui existe, ici, chez nous, même si elle est largement cachée.
Que ce soit directement, ou en soutenant activement des groupements déjà présents sur ce terrain – l’engagement de certaines paroisses début juin pour l’opération « caddies pour tous » a été un bon exemple –, l’Eglise devra se mobiliser sur le terrain diaconal, faute de quoi elle risquerait de se couper de toute une frange de sa communauté.
Puisse le pape François nous secouer régulièrement et nous rappeler que nous, chrétiens, avons à nous montrer solidaires et que l’Eglise, comme institution, doit s’imprégner de cette réalité post-covid.