Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020
Le thème central du cahier romand inséré au milieu de cette édition est consacré à l’humour en Eglise. Heureusement, l’humour existe en Eglise, le sérieux théologique pouvant faire bon ménage avec un regard décalé sur l’univers spirituel! Ce qui fait que des paroles humoristiques sont souvent prononcées au cœur des cures! En prolongement du dossier, nous vous proposons deux contributions «maison»: l’une de Claire Moullet qui évoque les divers sens que l’on peut donner aux «gâteries du Bon Dieu» et l’autre, sous la forme de quelques petits «billets» amusants du Père Jean Richoz qui manie un sens de l’humour naturel chez lui!
Par Claire Moullet
Les paroissiens de Saint-Laurent n’ont certainement pas oublié le couvent de Béthanie dont les sœurs rythmaient les saisons en quémandant fruits et légumes ; en recueillant aussi confidences et demandes de prières.
Les dimanches se terminaient bien souvent par une visite à Béthanie.
Dans le silence et l’odeur de l’encens, les enfants penchaient leur tête par la fenêtre entrouverte pour deviner ce qui se passait dans la chapelle en écoutant le chant des sœurs.
Lors d’un téléphone, la sœur trésorière m’accueille en déclamant de sa voix cristalline : madame, madame, nous avons eu hier, pour la fête de notre patron saint Dominique, une petite gâterie du Bon Dieu, dit-elle ! Oui, un mille-feuille pour le dessert, cadeau d’une dame généreuse…
Au soir de nos journées, nous pouvons sûrement découvrir de petites et grandes « gâteries du Bon Dieu »…
En ces temps difficiles, un téléphone, un courrier, une petite attention dans la boîte aux lettres, la visite impromptue d’amis, etc. autant de signes réconfortants révélant l’amour et l’attention de nos frères.
Les sœurs savourent maintenant la joie éternelle ; à nous d’apprécier et d’imiter leur enthousiasme reconnaissant dans les « petites gâteries du Bon Dieu » !
Par le Père Jean Richoz
Le pape Léon XIII recevait la visite d’un cardinal américain. Au moment des adieux, considérant l’âge avancé du Souverain Pontife, le prélat crut bien faire de lui dire : « Au revoir, Très Saint-Père, je ne sais pas si nous nous reverrons ? » Pourquoi, lui dit Léon XIII, vous êtes souffrant ? !
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Le cardinal Charles Journet se rendit chez le coiffeur. Celui-ci lui demanda :
– Monseigneur, comment est-ce que je vous les coupe ?
– En silence, mon ami, répondit le célèbre théologien, déjà plongé dans de profondes cogitations théologiques.
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Au passage du cardinal Angelo Roncalli, une dame s’exclama :
– Qu’il est vilain !
Alors, le futur pape Jean XXIII se retourna et lui rétorqua :
– Madame, le conclave n’est pas un concours de beauté !
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Messe chrismale à Notre-Dame de Paris, au temps du cardinal Suhard. Mgr venait de prononcer les prières de consécration sur les saintes huiles. Le cérémoniaire ordonna : « Couvrez la cruche ! » Au même moment, un acolyte arriva avec la mitre, pour la placer sur la tête du cardinal. Celui-ci avertit, désignant du doigt son crâne : « Non ! pas celle-là ! L’autre ! »